SOIR DE MAI

Publié le par christiane loubier

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Le jour qui tombe
Le muguet qui vacille
Avec son ombre
Avec ses rêves
 

Et le couchant
Comme un appel

 


  Photo : Sandy Austin               Christiane Loubier

LES FORGES DU CIEL

Publié le par christiane loubier

 

péguy page 21

Les prés sont rouges

Brassée de tisons ne flambera

Qu’une seule fois avant les feuilles


Coquelicots dans l’été

Mille braises au vent

Échappées des forges du soleil

 

 

Christiane Loubier

 

Image de Nathalie Parain

Poème publié dans Bordures du champ secret


 

 

UN COUP DE DÉS C'EST L'ÉTÉ

Publié le par christiane loubier

Un coup de dés c'est l'été haut sur les plaies de la terre

Vivre s'écrit d'un seul geai rémiges dans les ramures

Le poème prisonnier s'est libéré sur parole

Et le verre de l'amitié pétille d'un sang d'étoiles


D'hier de brume et de pluie s'en est allée la rumeur

Quotidienne litanie en nous ruminée sans fin

Et ces couloirs sans issue donnant sur des portes closes

Un coup d'épaule et voilà que tout se met à chanter


On entend dans les collines battre le coeur de la nuit

Le beau mystère ou monde grouille comme un fruit ouvert

C'est dans le chant général l'arpège simple des sources

Basse continue du temps sous la voix nue du désir


C'est comme une montée d'être quand tout fait corps et fait cri

Le dieu des ébriétés bave de son mufle d'or

Voici qu'éclatent les cuivres du dyonisiaque orphéon

Ce n'est qu'en cette lumière que le noeud noir se dénoue


Un coup de dés c'est l'été...

 

 

Jean Vasca, Le fou sacré


Pour écouter : http://www.musicme.com/Jean-Vasca/albums/Le-Fou-Sacre-3540139801323.html?play=12

DANS LES MYOSOTIS

Publié le par christiane loubier

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Dans sa forêt de cristaux

La plume noire du chagrin n'existe pas

 

La nuit est une lumière renversée

Le givre un jardin

Le sang une clé

Ses oiseaux

Des chevaux blancs

 

Il suit les dompteurs de vent

Heureux dans le temps liquide

Où le soleil se couche dans les myosotis

 

Christiane Loubier

   

LE VENT SE LÈVE

Publié le par christiane loubier

Le vent se lève trop doux pour ma chair

Je te prends comme un vaisseau la mer

Volée d’oiseaux blancs où que j’aille

Et toute cette foudre au fond des cales


Christiane Loubier

À JAMAIS PLUS

Publié le par christiane loubier

Je me réveille avec un cri

Ce n’est pas un rêve

Je suis où tu n’es plus

Une détonation en mer

Non – un bruit comme le tonnerre

Lorsqu’il tombe en pierre


Tu ne désirais pas l’été

Tu n’aimais que la nuit

Les fleurs d’orage

Les cordes de pluie


Ta nuit aimée est si lente

Trop courte pour l’absence

Je l’ai poussée dans le fond du jour

La mort a sa lumière – disais-tu

J’invoque un soleil

Pour assécher mes yeux


Le temps est fidèle

Il  demeure

Tu es là

Tes bras – ta croix

Et le foin

Pour toujours – À jamais plus


L’éternel été fait reculer l’ombre

Raconte un peu de ta lumière

Coulant dans ma nuit

Où se calme le temps


 

© Christiane Loubier, poème publié dans Bordures du champ secret.

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